jeudi 7 janvier 2016

Mardi 5 janvier 2016 – Retour à Pucallpa

Cette nuit, j'ai été réveillé par un énorme orage et je me suis levé pour contempler les lueurs qui explosaient dans la montagne. Quand j'étais petit, quelqu'un m'avait raconté que les éclairs survenaient quand Dieu prenait des photos. Dans ce cas, j'ai assisté à une séance de photos de mode. Je me suis senti tout petit au milieu de cette jungle indomptée et de ce ciel en fureur.

Je me réveille à six heures en pleine forme et tourne en rond jusqu'à sept heures en attendant le petit-déjeuner.

Lorsqu'il est enfin servi, je retrouve Guido avec qui nous parlons de notre désir commun d'une relation de couple réinventée et débarrassée de l'engagement d'exclusivité. Il me lit un texte qu'il a écrit à ce propos. Son texte est beau, juste et drôle. Il me promet de me l'envoyer par mail. J'en retiens une formule qui me plaît beaucoup : "être disponible à l'autre sans être à sa disposition". Sergio et sa femme nous ont rejoints, ainsi que Juanin, Isabella et Lulla.

Puis nous disons adieu à tout ceux qui restent, car mon petit groupe va prendre la route pour retourner à Pucallpa.

Le 4x4 qui nous a ramené à Pucallpa

Trois heures plus tard, nous sommes sous les pilotis d'une barraque de pêcheur en train de manger du poisson accompagné de bananes poingo et de tarot. Le poisson est trop cuit, mais ce repas très simple est néanmoins délicieux après notre voyage éprouvant. En face de nous, deux très jeunes filles en tenues légères se dandinent sur de la techno dans un bar de pêcheurs. L'endroit est sale et un peu glauque. Nous sommes dans un petit port situé au bord d'un lac.

Notre resto quatre étoiles ressemblait à ça.

Nous embarquons ensuite pour une heure de pirogue à moteur afin de nous rendre chez le chaman Antonio, dans la communauté des Chipibos. Le paysage visible autour du lac que nous traversons est presque entièrement sauvage. "Ils ont quand même un peu abusé avec le vert", dis-je à mes compagnons, "ils ont perdu le sens de la mesure".

L'impressionnisme existait dans la nature bien avant d'être illustré en peinture.

Le village des Chipibos est une longue piste en terre bordée de maisons de bois couvertes de tôles ou de paille. C'est tellement typé que ça pourrait servir de décors pour un film. Antonio est là (nous en doutions car Juanin n'était pas parvenu à le joindre par téléphone). Il nous accueille avec chaleur et nous confirme la possibilité d'une cérémonie le soir-même. On nous prépare des lits dans un dortoir très propre et très joli avec une salle-de-bain de "haut standing". Les cérémonies autour de l'ayahuasca sont très prisées par les touristes qui visitent le Pérou et Antonio reçoit très régulièrement des gens. Juanin nous apprend qu'il a reçu le rappeur Snoop Dogg quelques années plus tôt. Une immense célébrité américaine, à ce qu'il paraît.


Les enfants du village ne tardent pas à repérer notre présence et ils arrivent en nombre, fascinés par les cheveux roux d'Isabella. Nous sommes dévorés par de gros moustiques stupides qui nous assaillent malgré les lotions dont nous nous couvrons les membres.


Après un entretien de près d'une heure avec Antonio, nous commençons la cérémonie sur le sol de notre chambre. Antonio chante avec son fils et c'est très beau. Mais l'inconfort de l'espace réduit et du contact direct avec le sol m'empêche de me laisser complètement aller. Cette fois, l'effet de l'ayahuasca sera léger.

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