dimanche 11 septembre 2016

15-25 juillet 2016 – Essaouira, son port, sa brume...

Après une bougeotte un peu trop frénétique, c'est bon de se poser pour une dizaine de jours. C'est  même mieux que bon, dans le cadre superbe d'Essaouira au Maroc. J'ai repris une chambre au "Jardin des Douars" que j'avais découvert en 2010. Idyllique !

Le bruit du vent, le seul bruit qui module le silence, à des kilomètres à la ronde. Ou bien celui des vagues, abrutissant de monotonie. Parfois, le blatèrement d’un dromadaire ou le braiement d’un âne, dans le lointain. De la poussière et de la chaleur à revendre, des champs de cailloux jusqu’à l’horizon et des odeurs suffocantes qui percent et recouvrent tout : sardine, cumin, paprika et viande grillée. Et encore de la poussière qui s’infiltre sous les vêtements.
Dans la ville et sur le port, des chats dans le moindre recoin. Des chats pouilleux, poussiéreux, pelés, l’oreille toujours déchirée, plutôt gras et d’un calme impérial qui frise la provocation. Quoi qu’il advienne, quoi qu’on me fasse subir, je suis chat et je règne. Passe ton chemin.
Et aussi les sourires et les regards, parfois surpris, quand nous sortions des chemins ou des zones touristiques, parfois moqueurs, souvent calculateurs, mais jamais agressifs. Une sorte de langueur, permanente, même quand on fait mine de s’affairer. Un fatalisme serein qui laisse toute sa place à l’espérance. Une pauvreté extrême, mais digne, au milieu de décors somptueux. Les plaisanteries qui fusent d’un commerçant à l’autre et les farces qui se jouent dans la rue, au moindre prétexte. Les embrassades amicales, partout, tout le temps, entre ceux qui se retrouvent dans la cohue du souk, sur les terrasses des cafés, sur les trottoirs ou en plein milieu de n’importe quoi. Et le n’importe quoi est partout, tout le temps. Un bordel organisé, incalculable. Des routes trop étroites pour s’y croiser, des chantiers qui ne se terminent jamais. Des objets brisés mille fois réparés. Mais ça marche et la vie continue.
Une cuisine magnifique, explosive, même dans le plus infâme petit restaurant.

Voilà d'abord quelques photos de la ville d'Essaouira :


Petite pose en milieu d'après-midi :



Et plus tard, les ingrédient d'un "thé royal" préparé par un herboriste dans sa boutique :


Parmi les différentes recettes-miracle : le "Viagra berbère pour grimper aux rideaux" :


Le "téléphone arabe" moderne est un téléphone comme un autre. La preuve :


Le soir, on se régale dans l'un des restaurant de la ville où un orchestre rigolo comme tout vient mettre de l'ambiance :

Le lendemain, le port, où les chats, les chiens, les pécheurs et les mouettes se disputent l'espace comme si le monde n'allait pas plus loin :


Quand la brume descend, l'atmosphère devient incroyable :





Un tour ensuite au village de Sidi Khaouki avec son ambiance totalement improbable :

Y a-t-il un seul élément de cette photo qui ne soit pas cassé, tordu et/ou rafistolé ?

Et enfin, le marché aux animaux de Had Dra. Odeurs et sensations fortes garanties !

on y trouve de tout, y compris un coiffeur :


3 commentaires:

  1. Bonjour Luc,
    Magnifique reportage, plein de sensibilité et d'humanité. Isabelle

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  2. Merci ! J'ai retrouvé tout ce que j'y avais aimé :-)

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  3. Bleu, quand vos yeux disent bleu (sur l'air de Boum de trénet) Beaux les bleus. Et cet inégalable farniente des chats et des chiens, maitres en sagesse, si loin de nos vaines agitations et --tions en tous genres.

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